L’AMENAGEMENT DE FRAYERES

 

L’assèchement des zones humides, réalisé pour des raisons d’urbanisation mais aussi d’agriculture intensive (en particulier du maïs), la canalisation et le recalibrage des rivières, ont provoqué la disparition de nombreuses frayères naturelles. Par ailleurs, la régulation des niveaux d’eau par des barrages limite la durée de débordement dans les zones annexe et ne permet pas de maintenir une lame d’eau suffisante sur les sites de frai.

Les frayères à brochet sont des zones inondées à végétation herbacée, recouvertes de 20 cm à 1 m d’eau, et dont le niveau reste stable pendant 40 à 60 jours en période de reproduction. Ces caractéristiques peuvent correspondre à des marais, des prairies inondables, des queues de lac, des bras morts ou de simples fossés.

 

L’aménagement de frayères consiste généralement à sélectionner une zone favorable qui n’était pas ou plus fonctionnelle, puis à effectuer des travaux permettant de maintenir artificiellement un niveau d’eau suffisant, à l’aide de vannes ou de bastaings.

Vers février, le niveau d’eau permet la migration des géniteurs vers ces frayères, qui pondent lorsque l’eau a une température comprise entre 7 et 10°C.

La mise en place des bastaings permet d’assurer le maintien de ce niveau d’eau pendant une période permettant la ponte des géniteurs, l’éclosion des œufs, le développement des larves, puis le retour des juvéniles vers le cours d’eau principal, soit jusqu’à fin avril – début mai.


Les meilleures zones sont celles qui sont à sec pendant l’été, ce qui permet le développement d’une végétation terrestre constituée principalement de graminées, qui constitue de bons supports pour les œufs. C’est le cas des zones humides, marais et prairies basses en bordure des cours d’eau. Les bras morts, les berges végétales et les fossés constituent des secteurs de secours, souvent moins productifs, mais qui peuvent constituer de bonnes nurseries pour les juvéniles. La faible profondeur (moins d’un mètre) garantit un réchauffement rapide de l’eau, ce qui permet le développement du plancton qui va nourrir les larves les premières semaines.

 

 

Nous remercions la Fédération d’Ille et Vilaine pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques, qui a édité une plaquette sur les zones de reproduction du brochet dans le cadre du Contrat de Plan Etat – Région Bretagne, avec le soutien de la Direction Régionale de l’Environnement, du Conseil Régional, de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne et du Conseil Supérieur de la Pêche.