Didier
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Posté le: Lun Juin 05, 2006 11:29 am Sujet du message: |
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Un article réalisé par nos voisins de Carnassiers Passion Liège
Citation: | Carnassiers : l'accoutumance
L'accoutumance des poissons face aux esches et aux leurres que nous leur offrons présente deux facettes différentes : l'une est positive, l'autre négative. La première, la plus constructive, intéressera plus particulièrement les pêcheurs au coup. Préparer un coup au chènevis pour le gardon exige par exemple un entretien régulier à l'aide de tourteau de chanvre et d'un amorçage à la semée de grains de chènevis. Seule cette mise en condition très progressive est susceptible de rassembler une forte concentration de gardons sur une esche qui de prime abord leur était totalement inconnue. Même démarche chez les carpistes: dans certaines eaux encore sauvages, les carpes ne connaissent pas les bouillettes. Aux pêcheurs à leur apprendre à apprécier leur goût et leur parfum.
L'accoutumance est également bien nécessaire pour pousser brochets (et sandres) à s'emparer de poissons morts entiers ou de morceaux de poissons posés sur le fond. Un amorçage régulier de poissonnets tronçonnés s'impose dans la plupart des cas.
La seconde facette, négative cette fois, de l'accoutumance, est relevée par la plupart des pêcheurs au lancer. Ce constat est par ailleurs encore plus marqué sur les parcours no-kill où les carnassiers ou les salmonidés sont remis systématiquement à l'eau après quelques captures, nos adversaires commencent à identifier les dangers et se méfient des leurres les plus classiques.
En fin de saison, sur la plupart des parcours mouche "no-kill" de nos rivières ardennaises, les truites deviennent quasi imprenables pour un pêcheur moyen. Elles ne montent même plus sur des mouches présentées sur les racines les plus fines alors qu'il est vraisemblable qu'elles se précipiteraient sans faire de manières sur la première cuiller tournante ou le premier vairon qui passerait à leur portée. Même constat sur les parcours à brochets des polders hollandais.
Les brochets, trop sollicités, esquissent à peine une charge et ne reviennent jamais. Ces brochets des polders ont eu le temps de voir défiler des catalogues entiers de leurres. L'O.V.B. (organisme hollandais pour l'amélioration des pêches intérieures) a par ailleurs mené quelques expériences en la matière en autorisant uniquement la pêche aux leurres dans un étang contenant des brochets et la pêche à toutes techniques confondues dans un second étang contenant un nombre identique de ces carnassiers (qui étaient tous remis à l'eau après capture).
Résultat des courses, après quelque temps, le nombre de captures enregistré par les pêcheurs aux leurres s'effondre tandis que dans l'autre étang, les résultats se tassent certes mais se maintiennent. Seule explication plausible: encore et toujours l’accoutumance.
Face à ce constat, que faire concrètement ?
Innover sera le maître mot. Des exemples ? Les sandres en Meuse sont lasses des classiques leurres souples. Cependant, de nouveaux coloris, des leurres bicolores par exemple, voire des leurres phosphorescents, des modèles de forme et de nage différentes, peuvent encore éveiller leur attention et leur agressivité. Il arrive souvent à des néophytes de capturer un de ces sandres blasés à l'aide de leurres inconnus des pêcheurs de la région. Des combinaisons de leurres, des tandems associant par exemple leurre souple et cuiller tournante et ondulante sont à essayer. Créez de nouveaux leurres, vous ne le regretterez pas !
Les succès de certains spécialistes des Rapala grands plongeurs en Meuse ne s'explique pas autrement. Les sandres qui ne connaissent guère ce type de leurre s'emparent volontiers et bien souvent par simple curiosité ou animosité de ce poisson-nageur qui les nargue. Les résultats enregistrés en fin d'année à l'occasion de la crue ne furent guère . brillants. Seules les classiques techniques de pêche au vif, au posé sur le fond ou à la tirette à l'aide d'appâts naturels (poissonnets, vers de terre) ont rapporté leur lot de captures, preuve qu’ il n'y a guère d'accoutumance à leur égard.
Varier
Innover en matière de leurres est une constante pour la .. plupart des pêcheurs de truites en réservoir: après les rempoissonnements, les truites Arc-en-Ciel, bien naïves et innocentes, s'emparent du moindre hameçon recouvert d'une plume ou d'un morceau de papier argenté. Mais très rapidement, la méfiance s'installe.
Quand la pression de pêche est importante, les poissons boudent ou s'emparent des streamers du bout des lèvres. Après quelques mois de ce régime, le réservoir peut sembler vide aux yeux d'un néophyte, alors que les poissons sont là et bien là.
Pour ruser, le pêcheur à la mouche doit donc innover en permanence, trouver de nouvelles formules de montage pour ses mouches et ses streamers, créer des nouvelles teintes, essayer de nouveaux modes de présentation: entre deux eaux, décollé du fond, en surface ou juste en-dessous.
Une récente expérience hivernale prouve ces dires: par un temps plutôt frisquet, pas une truite de l’ étang ne bouge. Un pêcheur a l'idée de poser sa canne par terre à l'issue du poser de son streamer. La soie tendue par le vent dérive très, très lentement à la surface de l'étang, animant le streamer infiniment plus lentement que ne pourrait le faire la main du pêcheur.
A partir de cet instant, les touches ont commencé à se succéder à un rythme effréné. Autre solution à laquelle peu de pêcheurs pensent : revenir à l'utilisation de leurres "oubliés". De beaux résultats peuvent ainsi être réalisés en pêchant le sandre au poisson mort enfilé sur une classique monture Ariel.
Une autre illustration: quelques pêcheurs ont renoué avec le succès sur certains polders hollandais à l'aide d'ondulantes ultra-légères garnies d'un leurre souple-teaser enfilé sur le triple de la cuiller, la preuve qu'il ne faut jamais désespérer.
Yves GREGOIRE
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