APPEL
POUR
LA SAUVEGARDE DE LA PÊCHE ASSOCIATIVE DE LOISIR ET DE NOS
RIVIERES
NON
A LA GENERALISATION DE LA PÊCHE PROFESSIONNELLE AUX ENGINS
SUR LE DOMAINE PUBLIC
Le Préfet d’Indre
et Loire a décidé récemment d’autoriser
l’utilisation des filets maillants (engins de prélèvement
massif non sélectifs, en voie d’interdiction partout
en Occident) par les pêcheurs professionnels et amateurs aux
engins, et de supprimer la protection du sandre pendant sa période
de reproduction. Dans le même temps, ce sont un 2ème
puis un 3ème pêcheur professionnel qui viennent de
recevoir l’autorisation de s’installer sur différents
lots de la Vienne, du Cher et de la Loire.
Ces décisions sont
en totale contradiction avec plusieurs conventions internationales
signées par la France pour la protection des poissons migrateurs,
ainsi qu’avec le projet « LIFE grand saumon de Loire
».
Les pêcheurs d’Indre
et Loire et du Maine et Loire se mobilisent aux côtés
de leurs représentants. Les responsables de plusieurs AAPPMA
ont d’ores et déjà annoncé leur décision
de démissionner de leurs fonctions. Une première victoire
a été obtenue, avec la décision de réintroduire
une fermeture pour le sandre pendant le frai. Mais il faut aller
plus loin.
En effet, au-delà
de ces décisions locales scandaleuses, c’est une volonté
nationale de voir se développer la pêche professionnelle
aux engins sur tout le domaine public qui se fait jour. Et les pêcheurs
amateurs aux engins vont à leur tour s’engouffrer dans
la brêche. Déjà, un décret du 5 janvier
2004 reconnaît d’utilité publique la Fédération
nationale des pêcheurs amateurs aux engins et aux filets.
La pêche associative
de loisir regroupe près de 2 millions de pêcheurs,
elle représente une activité économique grandissante
et des milliers d’emplois directs ou indirects : salariés
des AAPPMA et Fédérations, chargés d’études,
garde pêche, fabricants et détaillants d’articles
de pêche, fabricants de bateaux, guides de pêche, tourisme
vert, hôtellerie, etc…Depuis ces dernières années,
la pêche associative est bien entrée dans la filière
économique du tourisme pêche et c'est à ce moment-là
qu'on cherche à la saborder par une mise en valeur alimentaire
du poisson qui défie tous les modèles économiques
modernes de valorisation des patrimoines naturels tels que mis en
œuvre dans d’autres pays (Canada, Scandinavie, Irlande,
Hollande, etc.).
Les associations de pêche
de loisir, grâce aux cotisations de leurs membres et au travail
de leurs bénévoles, entretiennent les cours d’eau,
nettoient les berges, réhabilitent les frayères, soutiennent
et protègent les stocks de poissons, luttent contre les pollutions
et le braconnage, sensibilisent le public à l’environnement,
créent des écoles de pêche et permettent l’accès
à la pêche au plus grand nombre…
En quelques décisions
arbitraires, on risque de déséquilibrer les systèmes
aquatiques et d’anéantir des années de travail.
C’est inadmissible ! Les pêcheurs professionnels ne
contribuent pratiquement pas à ces opérations de réhabilitation
et prélèvent de manière totalement démesurée
par rapport aux possibilités du milieu, pour de pures raisons
de profit à court terme.
Nous n’accepterons
pas un tel pillage de nos rivières !
Les sous-signés interpellent
le Gouvernement afin que celui-ci prenne tous les engagements formels
de protéger nos rivières et les populations piscicoles,
de garantir la place de la pêche associative de loisir et
les emplois associés, de renoncer à privatiser le
domaine public et à le livrer aux appétits financiers,
afin de transmettre aux générations futures un patrimoine
halieutique préservé.
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